C’est sous la pression des associations d’anciens combattants que l’Etat a créé un système d’aide, dont celui de la carte du combattant instituée par la loi de finances du 19 décembre 1926. Les anciens militaires ayant appartenu à une unité combattante pendant au moins 90 jours recevaient cette carte. Sa possession octroyait des aides matérielles à la personne, aux familles, des prêts bonifiés et autres avantages fiscaux, la retraite du combattant, jusqu’à l’aide pour les frais d’obsèques. Dès lors que le demandeur obtenait satisfaction un dossier était ouvert à l’ONAC (Office national des anciens combattants) et alimenté par les pièces nécessaires aux prestations : états de service militaire, comptes rendus de visites médicales, demandes diverses, extraits du rôle d’imposition, enquêtes sociales, contrats de prêt bancaire, avis de décès, factures d’obsèques, extraits du livret de famille et la carte périmée que le bénéficiaire devait restituer lors de chaque renouvellement. Alors que la réglementation permettait la destruction de ces dossiers, il a paru intéressant de conserver les cartes en raison de la photographie qui y était apposée. Ces photographies prises à la fin des années 20 montrent des visages marqués par les épreuves endurées. Certaines cartes comportent la photographie du soldat prise lors de son incorporation (souvent la seule en sa possession) et paraissent donc anachroniques par rapport à la date d’établissement du document !
Ces cartes sont consultables ici.
Les conséquences dramatiques de la guerre pour les civils et notamment les enfants incitent le gouvernement à prendre des mesures d’assistance envers ces orphelins, en reconnaissance de la dette acquittée par leurs pères. Il faut attendre la loi du 27 juillet 1917 qui instaure l’adoption par la Nation et confère le statut de pupille aux enfants victimes de la guerre. Elle se veut un système de protection supplémentaire et particulière, en complément de celle exercée par leurs familles. La procédure d’adoption relève de l’autorité judiciaire. Les offices départementaux des pupilles de la Nation, créés à cet effet, sont chargés de gérer l’assistance matérielle et financière apportée, l’entretien et les études des pupilles étant une priorité. Cette aide est accordée jusqu’à la majorité de l’enfant. Un décret du 19 août 1918 détermine les conditions dans lesquelles les subventions sont accordées. Environ 9400 enfants ont été adoptés par la Nation en Ardèche. |
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Bulletin périodique de l'Office départemental des pupilles de la nation de l'Ardèche, Octobre 1922 (ADA, 1 Z 683). |
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