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Archives départementales de la Côte-d'Or

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Document 13 - Décime au profit du roi de Sicile

1393. - Ex Tabulario Reomaensi..
Quittance du décime versée au collecteur pontifical par l’abbaye de Moutiers-Saint-Jean au profit du Roi de Sicile.

Texte édité par P. Roverius, Reomaus, seu historia monasterii S.-Ioannis reomaensis, in tractu lingonensi, primariae inter gallica coenobia antiquitatis, ab anno Christi CCCCXXV, Paris, 1637. Édition électronique sur http://www.cbma-project.eu

 

Texte : 
Decima pro Rege Siciliæ soluitur à Reomaensibus. 
Nos Ioannes Iolis Licentiatus in Legibus, Sacrista Ecclesiæ sancti Nicetij Lugdunensis, Sedis Apostolicæ Nuncius, ac in Lugdunensi, Viennensi, Bisuntinensi, ac Tarentasiensi prouinciis iurium Cameræ Apostolicæ debitorum collector : Notum facimus vniuersis præsentes litteras inspecturis, quod nos confitemur habuisse & recepisse a Priori de Aiseio Lingonensis Diœcesis per manus venerabilis in Christo Patris Domini Abbatis Reomaensis dictæ Lingonensis Diœcesis tres francos auri, & quatuor solidos Turonenses, in quibus dictus Prior præfatæ Cameræ tenebatur, pro decima per Dominum nostrum Clementem Papam septimum imposita ad vtilitatem Serenissimi Principis Domini Ludouici Regis Siciliæ, & hoc de anno Domini currente MCCCXCII. nuper lapso. De quibus tribus francis & quatuor solidis Turonensibus dictum Priorem & suos, nomine tamen præfato quittamus, ac penitus absoluimus per præsentes. In cuius rei testimonium præsentibus litteris signum nostrum manuale apposuimus, ac sigilli nostri fecimus appensione præsentes muniri. Datum Lugduni die XXVI. Iunij, anno a Natiuitate Domini MCCCXIII. (sic) Pontificatus præfati D. nostri Papæ anno XV. / Ioannes Iolis.

 

PresseTraduction : 
Des archives de Moutiers-Saint-Jean

Le décime pour le roi de Sicile est payé par Moutiers-Saint-Jean

Nous Jean Joly, licencié en droit, sacriste de l’église Saint-Nizier de Lyon, nonce du siège apostolique, collecteur des droits dus à la Chambre apostolique pour les provinces de Lyon, Vienne, Besançon et de Tarentaise, faisons savoir, à tous ceux qui ces présentes lettres verront, que nous confessons avoir eu et reçu du prieur d’Aisy, au diocèse de Langres, par les mains de vénérable père dans le Christ le seigneur abbé de Moutiers-Saint-Jean, au susdit diocèse de
 

Langres, trois francs or et quatre sous tournois, que ledit prieur était tenu de payer à ladite Chambre, pour le décime imposé par notre seigneur le pape Clément VII au profit du sérénissime prince le seigneur Louis, roi de Sicile ; et ceci à raison de l’année courante 1392. Des susdits trois francs et quatre sous tournois nous quittons ledit prieur et les siens au susdit nom, et l’avons absous entièrement par les présentes. En témoignage de quoi nous avons apposé notre seing manuel aux présentes lettres, et avons fait suspendre aux présentes notre sceau. Donné à Lyon le 26 juin, l’an de la Nativité du Seigneur 1313 (sic), du pontificat du susdit seigneur pape, la 15e. Jean Joly

 

Commentaire :
Robert de Genève, élu pape sous le nom de Clément VII en 1378 après que les cardinaux eurent constaté la folie d’Urbain VI peu après son élection, s’installa en Avignon, dans le palais construit par ses prédécesseurs français, tandis qu’Urbain VI demeurait à Rome. Il est considéré comme un antipape ; d’ailleurs il y eut un autre pape Clément VII Médicis (1522-1534).
La grande affaire, pour Clément VII, est d’aider Louis II d’Anjou (1377-1417), roi de Sicile, son allié contre Urbain VI et ses soutiens, notamment les Duras, qui prétendaient aussi à la couronne de Sicile.
C’est pourquoi le pape fait lever le décime, non au profit de la croisade contre les Turcs, mais pour reconstituer l’unité politique de la Chrétienté.
Au cours du XIVe siècle, les papes d’Avignon ont développé un système fiscal très performant, fondé sur un réseau de collecteurs ad hoc rayonnant sur tout le territoire de la Chrétienté.
Il y eut, au début du XVe siècle, jusqu’à trois papes concurrents ; le Grand Schisme dura jusqu’à l’élection, en 1417, du pape Martin V Colonna.

 

Bibliographie :
Charles Samaran, Guillaume Mollat, La fiscalité pontificale en France au XIVe siècle, période d’Avignon et du Grand Schisme, Paris, 1905, notamment p. 79, 82, 188 et 197.
Jean Favier, Les finances pontificales à l’époque du Grand Schisme d’Occident (1378-1409), Paris, 1966.

 

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