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Archives départementales de la Côte-d'Or

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Document 7 - Interrogatoire d'un sorcier

8 H 580/1-01octobre 1613. - Abbaye de Moutier-Saint-Jean

Archives départementales de la Côte-d'Or, 8 H 580

1er document

Jean Marien, docteur en droictz, advocat au/ bailliage d'Auxois, bailli et juge ordinaire de la terre/ et seignorie de Motier Sainct Jean, savoir faisons/ que ce jourd'huy unziesme d'octobre/ mil six cens et treize, en la maison du roy à/ Semur, nous estans assemblés avec maîtres Hugues/ Boursault, conseiller du roi, lieutenant particulier au bailliage et/ chancellerie d'Auxois, Pierre David, aussy conseiller, lieutenant/ criminel audit bailliage, Jacques Mathelon, Nicolas/ Chifflet, Pierre Suchon et Jq. Angely, advocatz/ audit bailliage, pour le jugement du procès criminel/ extraordinaire faict à François Borot, laboureur à/ Santigny, accusé de crime de leze majesté divine/ à requeste du procureur d'office en ladite seignorie/ et sur le rapport à nous faict dudit procès/ par Me Albert Coeurderoy, lieutenant en ladite cour/ et suyvant la délibération prinse audit conseil/, nous sommes achemener aux prisons royalle/ dudit Semur, assistés dudict Angely, l'ung dudit/ conseil, pour procédder aux interrogatz et/ répétitions dudict Borot, appellé avec/ nous Estienne Galuet, clerc au greffe/ du bailliage dudit Semur pour greffier attytré,/ le serment prins dudit Borot aux/ saincts évangilles de Dieu, moyennant/ lequel il a promis de dire et/ respondre vérité. Ce faict, a/ esté procédé ausdits interrogatz et/ respons comm'il s'ensuit./ [...]

 

8 H 580/1-02[...] Et premièrement enquis de ses non, eaige/ qualité et demeurance/, dict qu'il a non François Borot, laboureur de/ Santigny et qu'il est eagé d'environ soixante/ ans/.
Enquis pour quelle cause on l'a amené/ et conduict en ce lieu,/ respond que c'est pour soupceoy et que/ sa mère l'a accusé d'estre vaudois/ et ayant quelque temps songé./
Enquis comme il scait que/ sadite mère l'a accusé d'estre vaudois,/ dict qu'il n'en scait rien et qu'il le/ dict de luy mesme./
Enquis s'yl n'est pas véritable qu'il/ est par effect esté au sabat,/ dict qu'il y a esté seullement une/ fois avec sa mère, ne se souvient/ quelle eage il avoit alhors, (n'estant) pouvant estre/ eagé que de neufz ou dix ans./
Enquis conbien il y a de temps/ qu'il i a esté, dict qu'il ne scait rien./ [...]


 

8 H 580/1-03[...] Enquis quand il fust au sabat/ qu'il y fist et à quoy il s'aplicqua,/ respond qu'il ne s'en souvient poinct./
Enquis à quel lieu se tenoit le/ sabat,/ respond qu'il n'en scait rien./
Enquis s'il n'est pas véritable/ qu'il a dict qu'il estoit véritablement/ vaudois, mais qu'au lieu de faire/ mourir des personnes quand le/ diable luy commandoit, il aimoit/ mieux jetter le sort sur ung/ chou ou sur ung sec de vigne/ en son jardin,/ dict qu'il n'a jamais tenu lesdits propos/ et n'en a parlé à personne./
Enquis s'il n'a pas déclairé luy/ mesme et confessé que Laurend Boucheron/ avoit esté au sabat,/ dict qu'il (n'en scait rien) que véritablement il y a veu ledit/ Boucheron./ [...]


 

8 H 580/1-04[...] Enquis comm'il recongneust ledit/ Boucheron,/ respond qu'il le congnoist en ce que/ qu'il demeuroit au lieu de Santigny/ et que sa mère luy montra./
Enquis s'il congnoist ung nommé/ Philibert Poitine et s'il ne l'a jamais/ veu au sabat, / respond qu'il a ouy dire qu'il estoit/ vaudois mais qu'il ne scait rien./
Enquis s'il n'a pas dict que ledit/ Poitine estoit plus à craindre/ que luy,/ dict que ouy et qu'il l'a dict./
Enquis comm'il scait qu'il faisoit/ pis que luy et si ce n'estoit à/ cause qu'il estoit vaudois,/ respond que c'estoit à cause/ qu'il est soupconné d'estre dict vaudois et qu'il faisoit/ mourir du bestial./ [...]


 

8 H 580/1-05

 

[...] Enquis s'il n'a jamais veu ledit Poitine/ au sabat,/ dict que non./
Enquis comm'il scait que ledit Poitine/ est vaudois,/ respond que c'est à cause que chascun/ le redoubtoit./
Enquis s'il n'a pas accusé ledit/ Poitine d'estre vaudois,/ dict que ouy mais que c'estoit/ par force./
Enquis par quelle force c'estoit,/ respond que c'estoit le sieur de/ Monvalont qui le forceoit par ce/ qu'il voulloit mal audit Poitine./
Enquis s'il n'est véritable qu'il est/ sorcier et qu'il a esté au sabat,/ dict qu'il n'y a esté qu'une fois avec sa/ mère./ [...]
 

 

8 H 580/1-06[...] Enquis s'il n'est véritable que/ tous les ans il fault qu'ils/ facent quelque mal,/ respond que jamais il n'a fait/ mal./
Enquis comm'il faisoit pour faire mourir ung choux,/ respond qu'il l'arrachoit./
Enquis combien y a qu'il n'a/ commis telle chose,/ respond qu'il y a environ quattre/ ou cinq ans./
Enquis s'il n'est pas véritable/ que c'estoit pour le réduire de/ ce mal qu'il donnoit les choux/ au diable,/ dict que ouy./
Enquis si le diable se/ contante desdits choux,/ dict que ouy, par avanture/ et qu'il le failloit bien./ [...]


 

8 H 580/1-07[...] Enquis s'il arrachoit les choux ou/ les faisoit mourir,/ dict qu'il l'arrachoit et le laissoit/ mourir en la place./
Enquis qu'il disoit après avoir/ arraché les choux et combien il y a,/ dict qu'il disoit tien au diable/ et qu'il le vinst prandre et qu'il en/ fist ce qu'il voullust et qu'il n'en a araché/ despuis quattre ou cinq ans./
Enquis si c'estoit le diable qui/ luy commandoit d'arracher lesdits/ choux,/ dict que ouy.
Enquis en quelle forme le diable/ s'en (?) monstroit à luy et luy faisoit/ faire telle chose,/ dict que c'estoit en home affreux/ et noir./
Enquis s'il anportoit les choux,/ dict qu'il anportoit les choux et/ s'en alloit./
Enquis à quelle heure il parla au diable et/ se monstra à luy,/ dict que c'estoit la nuict./ [...]


 

8 H 580/1-08[...] Enquis si le diable ne luy avoit commander/ de faire plus grand mal,/ dict que non et qu'il ne voullust s'abandonner/ à luy/.
Enquis s'il est marqué du diable,/ dict que non./
Enquis s'il a des enffans,/ dict qu'il en a quattre./
Enquis si c'est à cause que le diable luy/ avoit promis de les nourrir iceux (?) enffans qu'il/ se donnoit à luy,/ respond que le diable l'a abatelé et/ qu'il luy promist de nourrir ses enffans/, ce qu'il n'a faict./
Enquis que le diable luy promettoit/ dict qu'il luy promettoit plusieurs choses et qu'il/ ne luy en a jamais rien donné./
Enquis si le diable ne luy a jamais rien/ donné,/ dict qu'il pensoit avoir receu de luy deux sols/ mais qu'il ne treuva rien après qu'il fust sorti/ hors qu'il fust au sabat avec sa mère./
Enquis combien y a qu'il a fait ses pasques,/ dict que à pasques dernier il c'est/ communié./
Enquis si le diable ne c'est fasché à luy/ d'avoir faict sa pasque,/ dict que non, qu'il luy disoit en cette sorte/, reviens, reviens à moy, je te donnerai/ quelques choses./ [...]


 

8 H 580/1-09[...] Enquis en quelle part le diable/ le treuvoit et parloit à luy,/ dict que c'est aux chanps à/ plusieurs fois et à touttes heures et/ mesme en son jardin./
Enquis si despuis qu'il est en prison/ il ne c'est apparu à lui,/ dict que non./
Enquis sy le jour que fust prins ledit/ Philibert Poitine ne parla à luy,/ dict que non et qu'il n'a parlé à lui ledit jour./
Enquis sy jamais il a mené aucuns/ de ses enffans au sabat,/ dict que non et que le diable ne/ les luy a jamais demendés./
Lecture desdits interrogatz et respons/ a dict icelui contenu véritable (?)./ Marien, Angely/ Galuet./

 

 

8 H 580/22e document


Je, soubscigné chirurgien/ certifie que se jourd'huy dousiesme/ jour d'octobre mil six sans/ traize, que à la réquisition/ de monsieur maistre Louis/ Collomp, procureur d'office/ en la terre et ségneurie/ de Moutié Sein Jehan, il m'est/ esté ordonné par monsieur/ maistre Jehan Marien, docteur/ es droitz et bailly, accompagné/ de messieurs du conseil/ assemblés pour juger Fransois/ Borot, laboreur de Santigny/ eagé de souesante hans, accusé/ de sortilège, lequel ay/ visité en toute les parties de/ son corps et n'ay treuvé aulcune/ marques ni vestige, cinon antre/ les deux espaules parties basces une tasche brune travercée/ et en l'épiderme seulement causée/ plustost d'une galle écorchée/ que aultrement, estant piqué avec/ santimes sans durté, espeisseur/ de partie marquée ni calleuse/ comme il ce treuve en beaucoup/ de malfecteurs, ce qu'en certifie/ estre vray, thémoin mon ceig/ ce mis et cigné/. J. Denerey/ Reseu quarante sous par monsieur Colomp, Denerey./

 


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